Les enfants du Népal
12 février 1996, une insurrection d’inspiration maoïste est menée par le PCN-M (Parti Communiste du Népal-Maoïste) dont l’objectif est l’abolition de la monarchie et l’instauration d’un régime communiste qui s’exprimera à travers une « démocratie populaire ». Elle est dirigée par le charismatique Pushpa Kamal Dahal (connu sous le nom de guerre de Prachanda) et le Dr. Baburam Bhattarai, idéologue du mouvement maoïste. Rapidement, cinq districts tombent sous leur contrôle, Rolpa, Rukum, Jajarkot et Gorkha et Sindhuli. Les maoïstes cherchent alors à transformer l’essai rapidement et proclament un « gouvernement du peuple » temporaire afin de remplacer les bureaux locaux de l’administration. La rébellion fera près de 13 000 morts et 100 000 déplacés et accélèrera la décomposition du régime monarchique aux abois.
Février 2005, sac à dos et appareil photos en bandoulière, Pascal RETE s’envole pour le Népal. Il découvre un royaume proclamé en état d’urgence; le roi Gyanendra vient de s’arroger les pleins pouvoirs au nom de la lutte contre la corruption et la guérilla maoïste . Les droits fondamentaux sont suspendus, les médias muselés ou fermés tandis que des centaines d’opposants sont arrêtés ou liquidés.Pascal RETE se fond dans ce contexte tendu et photographie le quotidien des enfants : la rue, l’école, l’armée, les checking-post, les maoïstes, les manifestations, la violence. Peu à peu, il ressent le rêve de paix et de liberté de tout un peuple oppressé, humilié, privé de ses libertés fondamentales, fatigué de ces affrontements et de cette rébellion maoïste. A Pokhara, il rencontreMilan et Ramji, deux universitaires népalais qui dirigent un orphelinat : le Chetana Children Center. Ces deux hommes incarnent le changement et la volonté de tout un peuple de vivre en paix et liberté. Cette initiative solidaire en faveur des plus défavorisés rejoint un mouvement social profond et contestataire de l’ordre en place au Népal qui touche dans un premier temps les intellectuels, les professeurs, les juristes, les journalistes, les étudiants, les policiers, puis rejoint par les paysans et les couches populaires. Le 6 avril 2006, les partis d’opposition déclenchent une grève générale illimitée, le roi riposte : les chars sont dans la rue, le bruit crispant des chenilles sur l’asphalte sonne comme un parfum de mort, les népalais se tiennent à distance, la peur est intense, mais la volonté d’établir un ordre nouveau et une stabilité triomphe, et ce malgré la violence des affrontements. Le courage des manifestants balaie la monarchie le 24 avril 2006. Le roi, ne contrôle plus rien, il rétablit le parlement dissout en 2002 et un nouveau gouvernement est formé.
A son retour en France, Pascal témoigne de cette expérience par l’exposition itinérante : Nepal ka balbalika. Le projet obtient un vif succès et marque le début d’une nouvelle aventure avec la création de l’association l’Air de Rien dont le but est de participer à la scolarisation d’enfants défavorisés au Népal au travers d’initiatives culturelles. Le projet gagne le soutien de la Région Bretagne, du Département d’Ille et vilaine, du premier prix des initiatives jeunes de ville de Rennes (35), de la ville de Louvigné du Désert (35), le Crédit Mutuel de Bretagne et l’association tous nus les mains dans les poches (35). Aujourd’hui l’association « L’air de rien » continue de participer à la scolarisation d’enfants au Népal à travers la collecte de cartouche d’encres usagées et la location de l’exposition NEPAL KA BALBALIKA.
Photographie noir et blanc, tirage sur papier N&B classique Satiné Ilford 250g, 80 x 120 cm en 3 exemplaires, 40 x 60 cm, en édition limitée à 8 exemplaires, 30 x 40 cm en 5 exemplaires, 20 x 30 cm en 5 exemplaires, signé par l’auteur.
Pascal RETE, Nepal ka balbalika, Népal, 2005 – 2006